Toutes ces choses inachevées …

TOUS CES PROJETS

Je suis inachevée.

Je fais plein de choses inachevées. Je commence un projet, j’arrête… Je commence un livre, il s’impatiente sur la table de chevet. Je commence un cours, je n’obtiens pas de certificat. J’ai un objectif, ça ne finit pas toujours comme ça devrait. Je m’entraine pour un marathon, ça finit en 10 KM. Je commence une détox de 21 jours, ça se termine 14 jours plus tard.

Tu vois, je suis le genre inachevé. Je suis le genre qui ne termine pas tout ce qu’elle commence. Je suis du genre à souvent se faire dire : Tas laissé tomber ? Tu ne continues pas ? Mais t’avais pas commencé telle ou telle affaires ? Et puis t’es rendue où avec ça ? C’est vrai ? T’as abandonné?

Je pense maintenant qu’avec les années, je me suis habituée à être comme ça. J’ai posé un regard honnête sur moi et je me suis dit : ben oui toi, c’est ton portrait tout craché. J’ai commencé à en rire. Je ne me prends pas trop au sérieux.  Je suis devenue amie avec celle-là. J’ai commencé à aimer cette partie de moi.

Je sais que c’est, en autres, parce que je suis un genre de Madame OUI. Moi tu me proposes de me jeter en bas du pont (c’est pas dangereux), je vais dire : Ben oui toi ! Pourquoi pas ? Hé ! Veux-tu qu’on fasse ce stage ensemble ? Ben oui ! On part à telle place ? Oui ! C’est pas juste pour te faire plaisir, c’est parce que j’ai vraiment envie de le faire. Je lis dans Oprah que je dois lire ce livre, c’est déjà fait je l’ai commandé. On me suggère de visiter ce nouvel endroit; je suis déjà sur le téléphone en train de réserver une place. Je tombe sur ce cours en ligne que je trouve tellement hot ! C’est sûr ; qu’aussitôt vu aussitôt fait, je suis inscrite, avant même que tu le saches j’ai commencé…

Je suis curieuse, enthousiaste, passionnée, assoiffée de savoir et d’expérience. De ce fait, à un moment ou un autre, quelque chose doit s’arrêter. Je ne peux pas tout faire, même si j’ai l’étrange illusion que je peux tout faire. Je suis certaine de ne pas être la seule qui porte ces bottines. Surement à différents degrés, mais on est tous un peu ce genre de portrait humain.

Quand mon marathon finit en 10 km, je suis tellement fière de moi. Je suis vraiment fière de moi, le marathon dorénavent je m’en fous, je sais courir, je me sens bien. Hé !! Je suis tellement bonne  !!! Ça y est ! Je suis vendue à l’idée de la course. L’objectif à long terme, ce n’est pas pour moi. Je suis une fille de court terme. Moyen…tu risques de me perdre. Je suis cette fleur au jour le jour, on ne sait jamais quel bord elle va prendre celle-là.

Un cours en miracle, le livre, ça doit faire 3 ans que je le lis. Je ne sais pas si je vais avoir assez de temps libre dans ma vie pour l’achever celui-là. Je tombe toujours sur une page qui a choisi de me visiter ce jour-là. Et pour toutes celles que je n’ai pas encore eu la chance de lire, eh bien, je ne sais probablement pas ce que je manque, mais pour l’instant ça m’adonne mieux de lire les 4 autres livres qui sont sur ma table de chevet pour la saison, avant que ces autres, inachevés, ne retrouvent leur vieille place…

Tu vois, on est comme formaté à l’idée que si tu n’as pas achevé quelque chose, tu as échoué. Mais tu n’as pas obtenu ton diplôme ? Non grand-maman, mais j’ai passé presque 4 ans de ma vie à structurer mon esprit dans ce domaine, vivre un tas d’expériences, appris plein de chose et rencontrer des gens qui m’auront marquée à jamais (ou presque). Ces 4 années-là, elles me restent, elles m’appartiennent, elles m’ont transformée. Le diplôme ? So what ? De toute façon, j’ai changé de branche. C’est perdu ? Franchement, un peu de discernement.

La détox de jus vert. Tu n’as pas fini ? Tu n’es pas diplômée des 21 jours ? Non, après 14 jours j’avais compris le principe. J’avais hâte de rentrer et de raconter à tous mes amis. J’avais hâte de vivre ma nouvelle vie à la maison.

On a le droit d’arrêter quelque chose parce qu’on croit bon de le faire. Parce qu’on est tanné. Parce qu’on a su ce qu’on voulait savoir. Parce que demain ce sera mieux. Parce qu’on trouve ça nul à présent. Pour toutes les raisons du monde, en autant qu’elles soient sincères et vraies ces raisons, et que tes intentions soient pures comme de l’eau de roche.

Achever quelque chose pour l’achever, ce n’est pas ma tasse de thé. Toute une raison ça ; je vais finir parce que j’ai commencé. Moi, ça me prend tout un élan de motivation et une raison profonde pour aller de l’avant sur cette route que j’ai empruntée. Sinon j’ai le grand coup de volant assez facile pour bifurquer dans le champ et regarder le coucher de soleil.

C’est pas parce que t’as commencé le ménage du garde-robe, que t’es obligée de finir, parce que tu t’es dit que t’allais finir cet après-midi. Dis-toi que t’as décidé de faire dégeler le frigidaire et tu continueras demain. C’est correct. C’est pas grave. T’as commencé une toile et ça fait 10 jours que plus rien ne marche sur cette satanée toile? Rends-toi service, mets la hache dedans, balance-là par la fenêtre et recommence. De grâce, ne la finis pas parce que tu l’as commencée.

On est tous inachevé de toute façon. On va revenir souvent sur ce plan terrestre avant de l’être. On n’est pas aussi grand qu’on le sera demain. Alors, pour moi, ça va de sois , on peut se permettre un paquet de choses inachevés dans nos vies,  ça fait partie de l’équation naturelle de l’humanité.

Et si on posait un regard honnête sur ce qui nous entoure, ce qu’on a entrepris, va-t-on vraiment aller jusqu’au bout ? Le bout qui est suggéré ? Ou va-t-on aller jusqu’à NOTRE bout, celui qui nous convient, celui qui nous dit : tiens, j’en ai assez. Tu peux arrêter. Tu peux recommencer une autre fois. Tu peux abandonner. Parce que de toute façon, cette couleur elle ne te va plus si bien finalement.

Je comprends la notion de se dépasser, mais je préfère souvent celle de se respecter.

Soyons doux envers nous-même. Et la prochaine fois qu’on va se regarder dans la glace après avoir mis fin à quelque chose qu’on avait commencé, on se posera la question ; Est-ce que ça valait toujours la peine ?

Si c’est non, alors continue à appliquer ton mascara, on va s’en remettre de tes projets inachevés. Next ?!

 

Caroline xx

Crédit photo : Free People

Salut Changement !

 

salut changement

 

J’ai déjà eu, à une certaine époque, 20 employés à ma charge et une centaine de clients réguliers qui étaient souvent déstabilisés par les changements concernant mon entreprise, son environnement, ses habitudes, ses produits et ses services. Ça m’ébranlais à chaque fois de voir à quel point le changement peut déranger. Les gens en majorité qui m’ont été offert de croiser à cette époque aimaient la stabilité, le confort et la sécurité.

Moi, je changerais toujours tout; les heures d’ouverture , le menu, le décor, les équipements. Des produits j’en étalais, puis je les retirais. Je créais des services, puis je les abolissais. On continuait pourtant à venir en grand nombre et à en parler à grandeur du Québec. Même si ce n’était pas très usuel d’être aussi spontanée et impulsive dans ce domaine, il y avait quelque chose d’attrayant aux yeux des consommateurs dans ces changements, j’en suis persuadée. On se disait probablement;  » ça pas d’allure tout changer comme ça, mais elle a du chien celle-là, je vais regarder le spectacle! ».

Pour moi c’était clair que chaque jours était un terrain de jeu et que je devais tout faire, pour survivre du mieux que je pouvais. Trouver tout les outils nécessaires pour que l’entreprise grandisse et s’épanouisse, au détriment de changer d’idée le lendemain matin, au détriment d’instaurer de nouvelles façons de faire et que demain, l’autre jour, les astres aient changés et que ce ne soit plus ce dont j’étais convaincue . J’ai aujourd’hui passé le flambeau à quelqu’un d’autre parce que quand tu es comme moi, ça n’est peut-être pas le genre d’entreprise tricotée sur mesure pour tes épaules, une fois que tout est achevé.

Je comprends que pour certains ça peut être déroutant le changement. Pour moi, c’est rassurant de savoir que rien n’est statique. Le changement je le bénie, je l’accepte, je le chéris parce qu’il fait partie intégrale de notre vie, de la mienne en 2-k. Le baromètre du changement peut varier d’une personne à l’autre . À mon avis , plus ton baromètre en prend, plus tu d’adaptes, plus tu es heureux. C’est bien plus plaisant d’être avec celui ou celle qui dit ; « Tiens donc, la route est barrée. Voilà une belle opportunité pour emprunter la trail à vache d’à côté et de se marrer un peu. »

Tout est en mouvement. À chaque seconde, y’a des milliers de particules qui bougent et qui se transforment dans notre corps, dans l’espace. Chaque seconde, c’est quelque chose de nouveau qui nait, qui meurt, qui a été ou qui sera. Tout change constamment autour de nous ; les saisons, la terre, sa position, notre peau, notre santé, l’air, l’eau, l’énergie… Une seconde nous sommes en vie, celle d’après on peux mourir. On pense être en santé et la semaine suivante on apprend que la maladie nous a touché…

Soyons positifs devant le changement. Soyons ouverts aux nouvelles possibilités, quelque soit notre attachement à l’idée de notre attente, au concept ou au plan qui avait été dressé précédemment.

C’est peut être clair pour vous que vous aimer le changement, ou peut être pensez-vous ne pas l’aimer, mais observez la prochaine fois qu’un changement se dressera sur votre chemin. Un party de jardin est organisé et à la dernière minute on l’annule à cause des intempéries de mère Nature. Tu pensais obtenir cet emploi et finalement, la vie t’a balancée ce que tu avais besoin, pourtant pas ce que tu avais demander. Tu viens d’apprendre que ton chum a un compte très actif sur un site de rencontre en ligne …. Comment réagis tu face à ce qui es ?

Parce que ce que tu ne peux changer tu dois l’apprivoiser afin de t’adapter. Être créatif et inventer un nouveau plan ou une nouvelle attitude pour ne pas souffrir de cette situation , et de profiter de la vie et de tout ce dont elle a à t’offrir.

Parce qu’après tout, c’est l’attitude que nous avons face aux choses, les pensées que nous choisissons de saisir au passage qui détermineront comment nous danserons avec la pluie, ou si on souris même si le soleil ne brille pas quand on en aurais envie.

Changez d’idée, changez le divan de place, changez de destination voyage, changez de menu cette semaine , changez de route un peu . Changez votre façon de voir l’autre , changez votre perception devant cette situation qui vous dérange tant. Investiguez en vous à savoir si vous ne pourriez pas changer de visage face à cette sphère de votre vie, changez d’énergie quand vous êtes seul face à votre chambre , changez votre mental face à ce tapis de yoga sur lequel vous ne vous assoyez pas assez souvent. Changez d’air quand ça va mal, changez de face quand vous traverser ce corridor qui vous rappelle de mauvais souvenirs.

Salue cette assiette que la serveuse dépose devant toi par erreur, le genre d’assiette que tu n’avais pas commandé. Qui sait, c’est peut-être ça que tu avais besoin de manger ce midi. Salue le rendez-vous qui vient d’être reporté à la semaine prochaine. Qui sait encore ; ça vient peut-être de t’éviter un billet d’excès de vitesse. La vie c’est un genre de Show Truman que l’univers orchestre avec attention pour toi. Tu n’y peux rien à rien de toute façon (même si on pense le contraire) alors pourquoi ne pas s’y faire ? On va se prêter au jeu de la loterie de la vie, juste pour voir ce qu’on a à gagner.

Transformez vos perceptions, acceptez ce qui est , tel qu’il est. Allégez ce coeur qui peut soudainement être plus flexible devant cette journée absolument merveilleuse , même si dehors il vente trop.

Tient donc, il en emporte avec lui ce vent de fraicheur…

Caroline xx

 

 

Réviseure : Andrée Tremblay

crédit photo: Free People

 

Ménage à 3

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Au nom de la raison; Laurence Jalbert. Cette chanson, ma mère la faisait jouer de temps à autre à la maison. Une phrase attirait mon attention dans cette pièce dédiée à qui veut bien l’entendre :

Sa chambre est comme sa vie, sans queue ni tête …

Ma conclusion dès lors c’était que si c’est le bordel dans ton environnement, c’est probablement que ça l’est aussi dans ta tête . Alors, je m’efforçais à ranger ce qui paraissait ( faire mon lit ) et ce qui en apparence ne paraissait pas ( les vêtements dans mes tiroirs ).

C’est devenu avec le temps une routine pour moi qui a de l’importance, ranger mes choses, mes tiroirs ou encore récurer mon plancher.

C’est tellement thérapeutique de faire du ménage, celui du printemps ou celui de tous les jours. Une activité à laquelle je me prête souvent, c’est de donner tout ce qui n’est pas utile et signifiant, au grand désarroi de quelques uns et au grand bonheur de plusieurs autres. Les vêtements que tu n’as pas portés la dernière année, on donne , faut que ça circule, une personne les appréciera au même titre que toi sinon plus . Parce que si tu ne les as pas portés la dernière année ; ( c’est mon barème) eh bien! tu ne les porteras plus. Si oui, tant pis, bon karma à toi qui auras donné. Les livres que tu as lus, que tu ne lis plus ou qui ont rendu leur leçon de morale, tu les passes à quelqu’un d’autre, pour qu’il puisse profiter à son tour de leurs bienfaits. Les vieilles boites du secondaire dans lesquelles tu as caché tous tes souvenirs . Récup, ça ne sert plus à rien. Les souvenirs, ils sont dans ton coeur, ceux qui n’ont pas à être chéris ils s’effacent , notre disque dur en a assez à enregistrer. Les tableaux, les bibelots, toutes les choses qui ne te parlent pas, transfère-les, apporte-les au centre d’entraide de ton coin , offre-les à la petite qui les aime. Ne les garde pas à la maison.

Faire le vide, c’est dans tous les sens. Voyager léger c’est pas seulement quand tu pars en Thaïlande et que tu apportes juste la robe que tu revêtiras à tous les jours . Voyager léger, c’est faire le vide et le ménage, dans sa tête, dans son environnement, dans sa maison, même dans ses amis.

Mon ménage à trois, c’est dans le conscient, l’inconscient et le supra-conscient. Le corps, le coeur et l’esprit. Rien de sert d’emmagasiner plein d’idées , de souvenirs, de trucs , de vêtements, de vaisselle. Il est bon de s’adonner à l’abandon, parce que l’essentiel dans la vie, il ne peut être vu par les yeux, il ne peut être ressenti que par le coeur. Chaque jour est un jour nouveau qui nous offre l’opportunité d’ouvrir la fenêtre grande ouverte et de changer l’air, d’en faire entrer du nouveau, du frais, du pur . D’effacer ce qui s’est passé hier, ça donne place à maintenant, à la possibilité de voir que la neige est tellement blanche et pétillante de clarté.

Je ne dis pas de tout oublier et de se résigner à tout matériel , on vit en Occident, je comprends les technicalités de la vie quotidienne, je dis seulement que ces choses on peut les avoir, mais elles ne nous appartiennent pas, surtout ne nous définissent pas. C’est pourquoi s’en tenir à l’essentiel, ça fait du bien. Faire le ménage, faire circuler, partager, oublier, nettoyer, c’est se libérer.

De prendre le temps plusieurs fois par jour pour respirer profondément , jusqu’à ce que tu aies le ventre plein, c’est une façon formidable de faire le vide. Quand plein d’émotions nous heurtent, pas la peine de chercher aux quatre coins du monde, d’hier à demain, faut juste t’asseoir sur un tapis, ou sur le paillasson, vide de sens, et de respirer . Ça fait de la place, ça fait du sens.

De dire, de penser ou de ressentir ; je te pardonne. À toi, à moi , c’est du grand ménage ça, c’est un autobus de transport qui vient de se vider. De vider une table pleine pour ne laisser qu’une plante vivante, c’est de faire respirer ton environnement, ça aussi.

Ma maison, c’est LA maison, parce que si je la perds demain matin, je ne serai pas anéantie. Elle le sera, mais pas moi . Je la bénis de me tenir au chaud, d’accueillir ma famille que j’aime, mais elle n’a pas d’autres sens que pour les raisons pour lesquelles elle a été construite. Elle ne me définit pas, elle ne m’appartient pas. Ca n’est pas elle que j’aime , c’est comment je me sens quand j’y suis emmitouflée. De faire cette distinction par rapport à toutes les choses qui nous entourent, ça libère . Parce que rien, dans la vie, de significatif et d’important ne pourra nous être enlevé avec douleur à part notre esprit, notre coeur, ce que l’on a appris, les endroits qu’on aura visités, les personnes qu’on aura rencontrées, celles qu’on aura aimées et les autres qui nous auront aimés.

On devrait être tellement occupé à accomplir ce vide EN nous, pour laisser place à l’Amour, quelle que soit la forme. Quant au reste, on peut au moins le ranger, le donner, le nettoyer, ou le regarder et lui dire : Merci d’être là, je suis reconnaissante , mais maintenant continue ton chemin, ou reste là, je t’utilise tous les jours, ou tu m’apaises quand je te regarde, ou assieds-toi là encore quelques instants, mais si tu te brises, ah bon!, c’est loin d’être grave.

Alors, aujourd’hui et tous les autres jours, concentrons-nous sur notre ménage à trois, pour que notre esprit, notre environnement et notre coeur soient légers comme le vent , comblés du souffle qui les visite et remplis de ce vide empreint de liberté.

À nos plumeaux !

Caroline xx

 

Image : Droits réservés

 

 

 

 

 

Elle et Lui.

égalité
Je ne sais pas si c’est la fréquence de mon poste de radio ; mais le sujet du féminisme arrive souvent chez moi ces temps-ci.

Le féminisme m’a longtemps tombé sur les nerfs. Dans mon idée, ce mouvement était constitué de femmes frustrées qui avaient tellement de ressentiment envers le sexe opposé qu’il était repoussant de s’y intéresser.

Après avoir écouté le discours d’Emma Watson : https://www.youtube.com/watch?v=c9SUAcNlVQ4 qui s’adressait au monde entier, j’ai trouvée mon équilibre et la branche sur laquelle je me perchais face à cette influence d’égalité homme/femme. Ses mots je les aurais empruntés ; par contre j’ai ma petite idée …

Autant les hommes que les femmes souffrent dans cette lutte à la gloire, cette bataille d’égo interminable, ces abus de pouvoir. La violence, on se la fait à soi-même, que tu appartiennes au clan du Elle ou du Lui .

Ya pas une façon sur terre aussi injuste que de traiter tout le monde de façon égale. Femme et homme se confondant. La justice, elle est universelle, et surtout personnelle. Je ne peux pas traiter mon prochain de la même façon que je traite le suivant . Si je suis vraiment et sincèrement à l’écoute, j’en conclurais que les besoins de chacun sont spécifiques, uniques, diversifiés, surtout pas identiques au reste du monde.

Le mot d’ordre face à tous et chacun ça serait amour. Je veux traiter tout le monde avec amour, quelle que soit sa raison d’être sur mon chemin. Je veux être attentive à ce qu’il me demande, là, maintenant , et lui offrir autant que je peux, ne serait-ce qu’une seconde, le temps d’un sourire ou le temps d’une époque de ma vie.

Et ce serait quoi si on cessait de se comparer à quiconque? On se positionne par rapport au groupe me diras-tu mais si on éliminait totalement ce concept de mesure et si on était seulement soi-même, dans toute sa complexité, son unicité et sa splendeur ? Si on avait complètement et totalement confiance en nos moyens, en notre pouvoir intérieur et qu’on fonçait, qu’on soit une femme ou un homme, un enfant ou un adulte, en santé ou malade, riche ou pauvre ?

On n’aurait plus besoin d’être féministe, anti je ne sais trop, contre telle ou telle affaire, on serait tous  » Pour l’Amour Propre ». Le reste de nos relations sur terre deviendrait la belle conséquence d’être humain rempli de compassion les uns face aux autres. On n’aurait plus besoin de se battre pour être égale à son voisin, parce qu’on serait tous égaux à nous-mêmes, et on serait capable d’offrir au monde ce dont il a réellement besoin.

Soyons vulnérables, créatifs, sensibles. Parce que d’admettre qu’on n’a pas besoin d’être égal à l’autre, c’est déjà un pas vers un monde plus juste, et le salaire pour Elle par conséquence va refléter sur ce dont elle a enfin droit.

Caroline xx

 

crédit photo : Free People

 

 

 

 

 

Je suis une danseuse.

Bubbles

J’ai longtemps pensé que ma seule passion dans la vie avait été la danse. C’est vrai, après tout, cela a été mon premier coup de coeur et on en a mis du temps pour en mettre un autre sur mon chemin. J’avais 4 ans, mes parents m’ont inscrite dans une école de ballet parce que mes jambes étaient croches ; un médecin avait menacé de les casser, pour ensuite les redresser en les figeant dans des plâtres. Voyons… Mes parents m’ont gentiment pris dans leurs bras, on est sorti de ce bureau et ils m’ont enrôlée dans cette classe de ballet classique qui, avec le temps, paraît-il, allait arranger mon cas. Ce qui fut un succès.

Ils étaient deux. Une femme et son mari. Lui, avait des collants blancs avec la devanture & l’entre-jambe digne d’un danseur classique. Il avait une queue de cheval noire qui tombait dans son cou. Elle, elle était modeste, les cheveux tendus et lichés, le léotard parfait et la jupe qui changeait chaque semaine. Notre spectacle de Noël, c’était Casse-Noisette. Elle était sur ses épaules à lui, s’était vêtue d’un costume extravagant avec une immense crinoline sous laquelle nous étions tous, les petits danseurs. La chute du numéro, c’est quand on en sortait en faisant des diagonales, tourbillonnant comme si on dansait pour les Grands Ballets Canadiens.

C’est ce moment qui a marqué le reste de ma carrière d’amateur. Je ne me souviens même plus de leurs noms à ces deux-là. Je me souviens juste de la vie de danseuse qui était née dans mon esprit à l’âge de 4 ans. J’ai dansé toute ma vie, avec passion et dévotion.

Un jour, je me suis réveillée devant le fait qu’il était trop tard pour une carrière professionnelle. Mon plus grand rêve, c’était de danser pour une grande compagnie. D’être la danseuse étoile du spectacle de l’année. Tu vois, celle que tout le monde vient applaudir. J’ai toujours fait exactement ce que j’ai voulu faire dans ma vie. Tout. À date. Sauf ça. Un rêve c’est devenu quelque chose d’inatteignable, c’est comme fabuler sur l’impossible ; genre voler de son propre corps au-dessus de la Méditerranée.

Alors, j’ai tout arrêté. J’ai arrêté de danser. J’ai arrêté d’y penser. J’ai arrêté de la croiser celle-là. Je n’étais plus une danseuse.

Après avoir longuement méditer sur le sujet, je suis maintenant guérie de ces adages mentaux. Je sais maintenant que je suis une danseuse et que je le serai toujours. Je peux recommencer à danser, à enseigner comme avant, à m’amuser sans que ce soit le souvenir de la déception du rêve inachevé.

On est tous une poupée russe . On est toujours et resterons toujours fondamentalement ce que l’on est. Tu sais, quand t’étais petit(e) et que tu fouillais partout. Tu es probablement encore de nature curieuse et tu veux tout savoir. Quand t’étais petit(e) et qu’on t’attachait pour rester dans ta cour parce que toi , tu te sauvais toujours là où il ne fallait pas, eh bien! tu es fort probablement celui/celle qui a encore besoin de grande liberté. On ne change pas. On évolue, on se transforme, on grandit, on s’épanouit, on s’instruit, mais on reste toujours fondamentalement ce que l’on est. J’étais une danseuse, je le suis toujours.

Ta poupée russe, elle est remplie de toutes celles que tu as été . La dernière, la plus grosse, celle qui paraît sur la tablette, c’est celle que tu es devenue aujourd’hui à cause du chemin que t’as choisi d’emprunter. On peut décider d’en jeter quelques unes à la poubelle, mais les poupées qu’on a profondément aimées, même si on ne les voit plus quand on la regarde, eh bien elles sont toujours là .

Caroline xx

crédit photo : Free People

Végétalienne; mais pas tout’L’temps …

 

J’ai commencé à tendre vers le végétarisme à l’époque où j’avais un restaurant (qui n’était pas végétarien). Un jour, je me suis présentée à l’Institut de bien-être Hippocrates, dans l’état de la Floride, et j’ai découvert un univers que je ne connaissais encore à peine.

Après une conférence du Dr. Brian Clément, les émotions sont venues me heurter de plein fouet, du genre se mettre à pleurer intensément et subitement parce que tu viens d’avoir une illumination profonde accompagnée d’un “je ne sais trop quoi faire avec ça”. Je me suis levée à la fin de la lecture et je suis allée voir ce Clément, en larmes, et je lui ai dit : “ Mais je vais faire quoi moi ? Je nourris la moitié de la ville avec des viandes froides et du pain…”. Il m’a alors répondu : “Caroline, un jour à la fois, tu ne peux pas changer ta vie du jour au lendemain”.

Finalement, je suis retournée dans ma ville natale, dans mon restaurant, avec mes sandwichs au boeuf, et trois années ont filées avant que je me considère primo végétarienne, secondo végétaLienne. Ça a commencé avec la prise de conscience que moi, clairement, évidemment, les produits laitiers ça ne me fait PAS. Avant de ne plus être invitée chez personne, de perdre toutes mes amies, que ma famille me renie et que l’on commence à m’isoler parce que mon tube digestif évacue en vent terribles les produits laitiers que j’ingère, j’ai dû tout stopper, et ce, facilement, sans me poser de questions. Après, je me suis rappelée mes souvenirs d’Hippocrates , de ce moment de révélation, et je me suis dit : “ je pense qu’il serait temps d’arrêter la consommation de tous les produits animal ”. Ma motivation ; changer le monde. Je m’étais instruit et éduquée sur ce qui se passait sur notre planète et le prix à payer pour consommer des viandes, volailles, poissons et crustacés ; tout le bétail, terre ou mer, était à mon égard un prix trop cher payé. Faque là tu rentres dans le  »crew » des végétaliens et tu apprends sur le tas comment faire. Donnes ton manteau de fourrure à ta soeur, donnes tes bottes de cuir à ta soeur, donnes des bottes de poil à ta belle-mère, tu vois, la totale. Et là plus ça va, meilleure t’es rendue. Après quelque temps, tu es une végétalienne solide, solidaire, vraie, cohérente. T’as réussie. Tu l’es. Bon et après. Ça va ou ça va pas. Ca dépend pour qui. Une fois que t’as ton effigie de végétalienne, que tout ton entourage le sait, et que tes convictions sont inébranlables… Attention ici je coupe les coins ronds mais avant de continuer, je tiens à préciser que le végétalisme pour moi c’est un mouvement sérieux. J’adooooore cette philosophie. Je l’ai toujours fait avec amour, dans le respect, et pour ma santé. Jusqu’à ce que je me rendes compte que je l’ai temporairement hypothéqué, cette santé. Tu ne m’aurais pas prédit ça, à moi qui t’aurais dit : “ c’est la meilleur alimentation qui soit , c’est coulé dans le béton ”. Sauf que pas pour tout le monde, et pas pour moi, pas pour l’instant surtout dans cette époque de ma vie de femme nourricière …

Ça faisait quelques temps que je sentais mon énergie baisser, mon corps rapetisser, et là est arrivé un ulcère d’estomac, et tous les maux qui courent en hiver. Je ne suis pas de nature très patiente. Je me connais moi-même. Je suis consciente de mon corps. Je n’allais pas attendre que d’autres pathologies me visitent avant de trouver ce qui ne tournait pas rond. Alors quand tu poses des questions à l’univers, elle te répond. Parce que dans la vie, ce ne sont pas les réponses qui nous manquent, ce sont les questions… Donc cet univers il m’a dit : “ ton groupe sanguin il est 0 négatif. Tu n’as pas d’antigènes. Tu as besoin de beaucoup de protéines, tu compenses avec des légumineuses mais tu n’es pas faite pour les digérer. Tu nourrie ton BB il te faut peut être plus pour l’instant. Clairement, évidemment, alors arrêtes avant qu’on te mette en quarantaines dans un chalet au lac Alfred seule sur une île.” Et cet univers m’a aussi envoyé une personne qui m’inspire beaucoup et qui m’a confiée avoir été végétalienne stricte pendant 24 ans et qu’un jour, après être tombée très malade, elle s’est remise à manger de la viande l’hiver, et du poisson l’été. Elle m’a dit : “ un moment donné, c’est le monde que tu sauves, ou toi. Le choix est facile à faire. Ensuite tu pourras faire les deux…”

Mais là, voilà, tu étais rendue bonne, t’étais végétalienne, t’avais ton écusson, tu fais quoi ? Ben tu suis ton instinct et tu manges ce que tu viens de découvrir qui es bon pour toi. Aussi simple que ça. Au début, quand j’ai recommencé à consommer des produits animal, je faisais des cauchemars où je faisais cuire mon bébé. Sérieux, comme un poulet. Je sais, ça a pas d’allure! J’y suis allée doucement, avec des viandes sauvages que mon père ou le voisin avaient tués, je faisais une prière seule, discrètement dans mon coin, le remerciant d’avoir sacrifié sa vie pour me nourrir. Et maintenant c’est plus commun, j’achète des viandes de qualité , sans antibiotiques, sans hormones, du Québec, tout le tralala. L’été n’est pas encore arrivé. Luc mon frère va aller à la pêche et je mangerai de la truite qu’il aura pêché pour souper. Tu vois, c’est ça le but de l’histoire. C’est qu’on doit s’adapter. Être flexible, vivre avec son environnement . Faire preuve de discernement. Moi je suis une fille du nord, de l’Abitibi. Y’a fait moins 50 à peu près 160 jours sur 140 cet hiver. Ben je suis allée m’acheter un Canada Goose. Parce que ce sont les plus chauds ceux-là. Avant, je ne voulais pas que mon fils porte des bottes de poils. Mais crées-tu que l’année prochaine c’est ce qu’il va chausser parce qu’il a gelé tout l’hiver les fois qu’on s’est mis le nez dehors un peu trop longtemps. Être végétalienne en Californie c’est plus facile, c’est pas pareil. Ca ‘fit’ plus. Ici c’est un peu différent…

Je suis toujours végétalienne, mais pas tout le temps . Maintenant que je consomme des produits animal de temps à autres, je crois toujours que je fais une différence dans le monde auquel j’appartiens. Que j’influence mon environnement avec mes pensées, ma parole, mes actions . Je suis consciente d’un paquet de choses qui se passent sur la planète et je médite sur ça tous les jours. Je pense à l’humanité avec amour et je respire profondément avec en tête de belles images de cette terre. Je mets de l’amour sur les injustices et les violences qui sont infligées sur toutes formes de vie , sur tous les continents, et c’est ça, en partie, ma contribution. J’achète de façon responsable, quand l’occasion se prête. Et sinon, tant pis, ce sera pour la prochaine fois. Je suis flexible, tout sauf stricte. Je ne crucifie personne du genre : ‘“ oui mais toi tes bancs de char sont en cuir ”. Parce que mon chum coureur des bois me l’as offert par surprise pour Noël avec un gros chou rouge dessus et le coeur rempli de fierté. J’allais quand même pas me la faire rembourser par le concessionnaire. Les bancs en shaggy ce sera pour la prochaine , pourquoi pas. Quand je serai sur le bord de la mer, je profiterai du soleil sur ma peau et je mangerai ce qu’elle a à m’offrir. Quand je serai près des montagnes, je me nourrirai de ce qu’elle a fait pousser. Quand je serai dans mon Abitibi, je suivrai le courant. Et si je me retrouve dans un Mcdo à 3 hrs du matin comme dans mon jeune temps oh combien pas si lointain , je vais probablement manger un Big mac, ou un Mac poulet. Je ferai pousser des plantes à la maison, et j’aurai un sac à main griffé en canevas , avec seulement la ganse en cuir. Tu sais, celle qui dureras plus longtemps.

Pour moi y’a un nouveau mouvement. Les végétariens, mais pas tout l’temps. Les végétaliens , mais pas tout l’temps. Les crudivores, mais pas tout l’temps. Les normaux, mais pas tout l’temps. Les sans gluten, mais pas tout l’temps. Avant je ne pouvais pas m’accorder  »ce statut » si je trichais de temps à autre. Ben justement avant, ça m’aurait soulagée de lire un article comme celui-ci. Ca m’aurait soulagée de savoir que c’est pas si grave de manger un morceau de pâté à la viande que grand’ma a fait à Noël. Dans la vie, tout n’est jamais tout blanc ni tout noir. On n’a pas besoin de s’infliger une discipline qui n’est soit pas en accord avec notre environnement , soit pas en accord avec qui nous sommes fondamentalement, à l’instant présent. On peut être tout ce que l’on veut, avec toutes les demis mesures qui nous tentent. Tu n’as pas à te sentir jugé parce que tu manges un burger cacher bleu une fois par année , parce que anyway, tout le reste de l’année tu auras fait ta part. Et si tu en manges un à chaque jour, ben ce sera les deux autres repas de la journée où tu en auras pas mangé qui auront fait une différence. Autant que ce soit ton mieux. Qui que tu sois , où que tu sois. Soyons conscient, remplis d’amour, renseignés, flexibles, tolérants, respectueux envers nous-même et le reste de l’humanité, et le plus souvent possible. Mais pas tout l’temps, parce que des jours gris y’en aura toujours… Célébrons , et soyez ce que vous voulez, quand vous voulez, autant que ce soit fait avec amour.

Caroline xx

 

Réviseure: MLyn Dubé

crédit photo : Free People