Une séparation c’est plus qu’un rêve inachevé, c’est des idéaux qui s’écroulent, des images du futur enterrées, des fins par-ci et par-là, du connu jeté à midi et quart, des zones de confort balancées à 19:20.
Une séparation de famille c’est le deuil sur ta vie, celle que tu as toujours connue, celle de l’union à temps plein avec tes enfants, de ta maison, de ton quotidien.
C’est réapprendre à vivre seul, deux vies en parallèle, l’une et l’autre à temps partiel.
Tout est à recommencer, rebâtir, reconstruire.
Mais c’est une grande leçon d’humilité, de détachement et de lâcher prise.
C’est de se choisir avant tout, assumer ses responsabilités et avancer, être un exemple pour ses enfants, choisir le bonheur, le calme, l’harmonie.
La séparation ce n’est pas une question de flamme éteinte. C’est une question de partnership, d’entente mutuelle, de respect et d’honneur non respectés. Ça se peut que ça fit pu.
Ça se peut que le contrat tombe à échéance.
C’est pas la fin du monde, t’as une autre vie ailleurs ; la tienne.
On est toutes assez fortes pour packter nos p’tits pis s’en aller. Ça s’appelle sauter en parachute dans un grand précipice devant l’autre moitié de ta vie, qui t’attend en faisant la fête quelque part dans la vallée, un peu plus bas.
T pas un échec parce que t partie.
J’ai ressenti l’échec mais ça passe. J’ai ressenti la peine mais ça passe. J’ai ressenti la colère mais ça passe. J’ai ressenti la vengeance mais ça part. J’ai ressenti l’humiliation mais ça passe. J’ai ressenti un paquet, un paquet d’affaires mais chu allée courir, à m’essouffler, à m’époumoner et c’est passé. C’est nécessaire, faut absolument que ça sorte.
Tout ça revient, mais après ça repart. Le deuil c’est comme l’océan, y’a des vagues immenses, des accalmies intenses, des vents accaparants, du soleil mur à mur ou des nuages d’apesanteur, mais il faut juste apprendre à nager, et apprendre à s’y faire.
Tôt ou tard y’aura une île où tu iras te reposer, où tu iras vivre. Mais garde la foi, c’est cette foi qui te sauvera la vie dans les pires moments.
La séparation amène aussi un renouveau, de nouvelles opportunités, des renaissances. Parce qu’après tout, on a plusieurs vies dans une vie, et se réinventer fait partie de notre grand portrait.
Se détacher, avancer, s’en remettre à plus grand que soi et foncer.
Avancer malgré tout. Avancer malgré la douleur, malgré le confort, malgré le bonheur, malgré les obstacles.
Avancer sur le chemin de sa vie en faisant 1 choix à la fois, mettre le résultat entre les mains de l’univers et passer à l’action, même si c’est dur, même si c’est facile.
Le vrai courage, c’est d’avancer malgré la peur.
Alors courage.

La séparation c’est aussi l’occasion de te recoller, d’honorer ces fentes-là où la lumière a maintenant l’occasion d’entrer.
La séparation c’est l’occasion de te séparer de ce qui ne te va plus, et d’enfiler ces étoffes enfouies quelque part dans ton passé, celles qui te définissaient, que tu affectionnais particulièrement mais que tu ne portais plus.
C’est le moment de faire un point sur ta vie et de te dire bravo. Parce que oui une vie à deux, mais oui aussi à celle en solo. Elle est ni mieux ni pire: elle s’apprivoise, elle s’honore.
J’apprends tranquillement à la louanger et à la saluer.
C’est l’occasion de briller en avant-plan, plus d’arrière-scène, plus de deuxième rôle.
C’est le moment de te retrousser les manches et de vivre ta vie. Celle qui te convient sur mesure, et de convoiter ta singularité dans un monde uni mais séparé, beau mais laid, harmonieux mais chaotique.
Allez, courage. Après tout les relations c’est comme les étoiles à des années-lumière:
elles brillent toujours même si elles sont éteintes.
ONWARD, wild one.
Caro xxx